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Les drones livreurs d’Amazon interdits de vol aux Etats-Unis

Mauvaise nouvelle pour Amazon : Prime Air, son projet de livraison par drones, risque bien d’être bloqué par les autorités américaines. Dans sa volonté d’établir un cadre réglementaire pour autoriser l’autorisation commerciale de ces appareils, la Federal Aviation Administration (FAA) souhaite en effet imposer de nombreuses restrictions. Par exemple, l’obligation que le drone reste en permanence dans le champ de vision de son pilote ou qu’il ne vole pas au-dessus de civils.

MINCE ESPOIR

Ces deux limitations ne sont pas compatibles avec un service de livraison de colis, débutant au sein d’un entrepôt situé en périphérie d’une ville pour se terminer plusieurs kilomètres plus loin. En outre, les drones d’Amazon volent de manière autonome. « Nous voulons maintenir le remarquable niveau actuel de la sécurité aérienne », justifie Michael Huerta, le directeur de la FAA. Le régulateur veut aussi imposer un permis pour les pilotes, qui devront avoir plus de 17 ans. Les drones ne pourront pas dépasser 25 kg et leur vitesse sera plafonnée à 160 km/h. Ils ne pourront voler que le jour, à une altitude maximale de 152 mètres.

« Les règles de la FAA pourraient n’être adoptées que dans un an ou deux et elles n’autoriseraient pas Prime Air à opérer aux Etats-Unis », regrette Paul Misener, vice-président chargé des politiques publiques chez Amazon. Seul espoir pour la société : une modification du cadre réglementaire avant son vote définitif. Une période de consultation publique vient de s’ouvrir pour deux mois, avant de nouvelles discussions au sein de l’administration. L’espoir semble cependant mince. En cas d’échec, Amazon devra certainement attendre de très longues années avant d’obtenir une révision de la législation.

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LIVRAISON EN 30 MINUTES

« Nous sommes déterminés à réaliser notre vision pour Prime Air et nous sommes prêts à déployer le service là où nous aurons le soutien de la réglementation », assure pourtant M. Misener. Le géant du commerce en ligne menace aussi de délocaliser ses équipes de recherche à l’étranger, faute d’avoir obtenu les dérogations nécessaires pour mener ses essais aux Etats-Unis. « Il est triste mais très probable que les Etats-Unis prennent du retard dans le domaine », expliquait, en décembre 2014, lors d’une conférence organisée par le site Business Insider, Jeff Bezos, le fondateur et patron de la société.

Dévoilé fin 2013, Prime Air promet une livraison en 30 minutes des objets pesant moins de 2,25 kg. 86 % des produits vendus sur le site marchand pourraient ainsi être transportés par le service. Depuis cette présentation, Amazon assure avoir perfectionné sa technologie, évoquant même un possible lancement en 2015. Ses drones seraient par exemple capables de détecter et d’éviter les obstacles situés sur leur parcours, comme les câbles électriques. « Le principal problème, ce n’est pas la technologie, assurait M. Bezos. Ce sont les réglementations ».

GOOGLE AUSSI CONCERNÉ

A long terme, Prime Air doit permettre à l’entreprise de réduire ses délais de livraison et ainsi anéantir l’un des derniers avantages du commerce physique : l’immédiateté de l’achat. Les drones doivent aussi limiter les coûts de livraison, dont le niveau très élevé plombe déjà sa rentabilité. Amazon étudie ainsi plusieurs pistes pour résoudre ces deux défis. Il a notamment ouvert ses premiers magasins physiques pendant les fêtes. Il serait aussi en négociations pour racheter une partie du réseau de boutiques de Radioshack, le distributeur de produits électronique qui vient de faire faillite. L’entreprise mène aussi une expérimentation avec les taxis.

Amazon n’est pas le seul concerné par les limitations que souhaite imposer de la FAA. Depuis deux ans, Google teste aussi des drones autonomes capables de transporter des colis. Le programme est baptisé Project Wing. Il est intégré à Google X, le laboratoire de la société qui travaille sur les projets les plus futuristes. En 2013, la chaîne de pizzerias Domino’s Pizza avait aussi testé un service de livraison. La réglementation rendra également impossible la fourniture d’un accès Internet très haut débit par drone, comme souhaitent le faire Google et Facebook, dans les régions les plus reculées du pays.